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Inflation record : quels risques pour l'économie?

C’est la panique du côté des Etats-Unis : en effet, le Bureau of Labour Statistics (BLS) a reporté une appréciation mensuelle de 0,9% de l’indice des prix à la consommation (IPC) américain sur l’exercice de Novembre 2021, atteignant ainsi une hausse générale des prix annuelle de 6,8% : Il s’agit là d’un taux inflationniste record que l’on n’avait pas recensé depuis 1981 ! Ceci s’est particulièrement ressenti dans les secteurs de l’énergie, de l’alimentation et du logement : trois secteurs indispensables au bon déroulement de la vie humaine. Certaines questions se posent alors : Comment la Banque Centrale Américaine (Fed) compte-elle freiner cette montée ? D’où viennent ces taux d’inflation records ? Quelles sont les conséquences pour le ménage américain moyen ?

Dans ce cas de figure, la Fed envisage de réduire la masse monétaire en circulation via l’augmentation de son taux d’intérêt directeur et par des opérations d’open market. Effectivement, augmenter le taux d’intérêt directeur induirait moins de demande de prêts de la part des banques commerciales ce qui mènerait à moins de prêts octroyés aux ménages ou aux entreprises et donc ralentirait l’investissement et freinerait la surchauffe de l’économie. Concernant les opérations d’open market, elles consistent ici à vendre ou à diminuer le rachat de titres auprès des banques commerciales afin de limiter les liquidités en circulation. En outre, cette manipulation de la Banque Centrale ralentirait l’économie de façon à ralentir cette hausse des prix car moins d’offre de monnaie implique une augmentation du taux d’intérêt, ce qui freinerait encore une fois l’investissement, la demande agrégée, puis le niveau des prix.

 

Voir graphique ci-dessous pour la relation entre offre/demande de monnaie et taux d’intérêt.

 Jerome Powell, président de la Fed, a quant à lui annoncé qu’il prévoyait un ralentissement de l’inflation entre le deuxième et le troisième trimestre de 2022, tout en se montrant plutôt pessimiste sur la période temps séparant novembre 2021 de celle mentionnée au préalable. Il a également annoncé une diminution des rachats de titres de 30 milliards de dollars par mois dès janvier 2022.

En plus de la mise sur le marché de plus de monnaie, d’autres facteurs peuvent expliquer l’inflation. Parlons de la spirale prix-salaires : il s’avère que durant la deuxième moitié du XXème siècle, les salariés demandaient des augmentations de salaires basées sur l’augmentation des prix constatée, comme à cause des chocs pétroliers par exemple. Le contexte étant favorable aux travailleurs (fort pouvoir syndicaliste et forte demande agrégée), les entreprises acceptaient d’augmenter les salaires mais pour ne pas avoir à perdre de pouvoir d’achat, la hausse des salaires se reflétait sur les prix de vente. Dès lors que ce processus s’appliquait à grande échelle, la hausse des salaires ne parvenait plus à couvrir la hausse des prix, la perte de pouvoir d’achat était donc finalement supportée par les ménages. Les salariés ne se basent donc plus sur la hausse constatée des prix mais sur la hausse anticipée, ceci est relativement dangereux car cela laisse place à une éventuelle inflation incontrôlée, c’est pourquoi les Banques Centrales sont là pour réguler cela.

Et ce n’est pas en traversant l’Atlantique que vous échapperez aux grands taux inflationnistes car on recense également des taux d’inflation record en Europe et plus particulièrement dans la zone Euro, où Eurostat a recensé une inflation annuelle de 4,9%, soit un taux qui n’avait pas été observé depuis maintenant 20 ans. Cette augmentation des prix à la consommation a notamment été induite par une significative hausse des coûts de l’énergie.

Pour conclure, on peut dire que la Fed comme la Banque Centrale Européenne font face à un défi majeur qui en plus d’être caractérisé par la crise du COVID-19 qui freine la consommation et donc la croissance, est caractérisé par de forts taux inflationnistes définis par de complexes mécanismes économiques où plusieurs acteurs aux intérêts divergents interagissent. C’est à ces entités d’appliquer les bonnes politiques macroéconomiques en vue d’atteindre un futur avec des taux d’inflations proportionnels à l’accroissement général des salaires afin d’éviter une éventuelle grande crise économique.

Filipe Duarte, 20 décembre 2021

Sources : 

https://www.lesechos.fr/monde/etats-unis/linflation-bondit-aux-etats-unis-1362756

https://www.cairn.info/magazine-alternatives-economiques-2012-3-page-66.htm

https://www.rtn.ch/rtn/Actualite/economie/Zone-euro-l-inflation-a-un-niveau-record-en-novembre.html

https://www.agefi.fr/asset-management/actualites/quotidien/20211216/fed-durcit-ton-contre-l-inflationhttps://www.capital.fr/economie-politique/masse-monetaire-1404209-334230

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