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Breakfast at Bernard Arnault's

Alors que nous avons nous-mêmes, étudiants à HEC Lausanne, eu le plaisir d’accueillir la partie Moët Hennessy à plusieurs reprises sur notre campus, le groupe LVMH fait parler de lui dans le monde entier. La négociation d’acquisition de Tiffany&Co a été annoncée pour la somme de 16,2 milliards de dollars, soit $135 par action au numéraire. Jusque-là, tout va bien, nous en avons tous entendu parler. Mais pour ma part, plusieurs questions restent en suspens. Pourquoi cette acquisition astronomique et virtuose ? Que-ce passe-t-il à l’interne ? Qu’est-ce que les deux parties ont à y gagner ? Lumière sur le sujet le plus bling-bling de l’année 2019.

Breakfast At Tiffany's, un film de Blake Edwards (1961)

LVMH est né en 1987 lors de la fusion entre Moët Hennessy et Louis Vuitton, dirigées respectivement par Alain Chevalier et Henri Racamier. Suite au Krach boursier du 24 octobre 1987, le fameux black Monday où le Dow Jones perd 22.6%, les affaires sont en déclin. En 1988, Racamier, soutenu par ses actionnaires, demande à Bernard Arnault d’augmenter sa participation dans l’entreprise. Celui-ci devient donc l’un des plus grands actionnaires avec plus d’un quart des actions. Dans la même période, les choix stratégiques des deux familles dirigeantes divergent et le développement du groupe s’en trouve paralysé. Bernard Arnault décide donc de prendre les devants et profite ainsi des querelles entre les deux parties pour devenir actionnaire majoritaire et prendre la tête du groupe, le 13 janvier 1989. Il dirige, encore aujourd’hui, le groupe qu’il détient via la société holding Christian Dior SA.

                                                             L’acquisition de Tiffany fait de Bernard Arnault, première fortune de                                                                          France et d’Europe, le deuxième homme le plus riche du monde, avec une                                                              fortune qui s’élève aujourd’hui à $107,4 milliards. Bill Gates et lui-même                                                                  s’échange la deuxième place sur le podium de jour en jour en se courant                                                                après pour la petite somme de $100 millions. En effet, depuis l’achat de                                                                  l’icône américaine, la fortune du français a augmenté de $2.85 milliards,                                                                  les actions de Tiffany&Co faisant un bond depuis lundi, passant de                                                                            quelques $125 à quelques $133 au NYSE. Avec une montée aussi phénoménale de sa fortune personnel, Bernard Arnault a de loin trouvé son compte dans les longs mois de négociations avec Tiffany.

 

Tiffany&Co, quant à elle, a été fondée en 1837, à New York. L’entreprise est, depuis le début du XXe siècle, le pionnier de la haute joaillerie américaine. La célèbre entreprise, sous son enseigne bleue, ne cesse de surprendre encore aujourd’hui. Depuis 2018, elle se bat pour un diamant responsable. Il est maintenant possible de tracer la provenance complète de chaque pièce.

Pourtant, l’entreprise a connu quelques difficultés ces derniers temps. Des investissements importants, contre des retours sur investissement plutôt fébriles. Pour citer son CEO, Alessandro Bogliolo, “Of course, any journey can include short-term pauses, but I continue to believe that we are in an excellent position to achieve success over the long term.”  Et ce succès à long terme dont il parle n’est autre que la conquête de l’Asie.

En effet, l’appartenance au groupe LVMH ne peut être que bénéfique pour Tiffany&Co à l’heure actuelle, et ce pour plusieurs raisons. Pour commencer, l’entreprise n’aura plus à rendre des bulletins trimestriels, donc plus besoin de mettre les comptes en valeur tous les trois mois. Ensuite, les coûts marketing seront fortement réduits, car rattachés à ceux déjà existants de LVMH. Et finalement, l’entreprise pourra bénéficier de son investissement et expansion tant convoités en Asie. Dans les grandes lignes, Tiffany&Co prend donc plus de valeur au sein du groupe LVMH.

 

Une chose est sûre, la publicité qu’apporte cette fusion, qui est considérée comme l’une des plus importante de l’histoire, est bénéfique tant pour Bernard Arnault que pour Tiffany&Co. La preuve est qu’à ce jour, lorsqu’on vous cite l’enseigne bleue, vous ne penserez plus à Audrey Hepburn.

En somme, le mariage entre le géant du diamant et le roi des fusions-acquisitions ne peut apporter que des bonnes choses aux deux parties. Investir dans une entreprise comme Tiffany&Co ne présente qu’un très petit risque pour LVMH et, à en croire l’historique de Bernard Arnault, l’entreprise acquise a tout à y gagner. Ainsi Bernard Arnault se trouve encore une fois à la une du Forbes et le futur de l’entreprise, qui semblait auparavant légèrement terni, retrouve soudainement toute sa brillance.

Sources :

https://www.forbes.com/sites/kristinstoller/2019/11/26/bernard-arnaults-fortune-surges-nearly-3-billion-since-tiffany-deal-announced/#531b2b1b5412

https://www.ft.com/content/7753ac63-c686-4dc8-9b19-6c17a00679a2

https://investor.tiffany.com/static-files/09e06d06-4bdc-409b-9952-3a233728a1af

29 novembre 2019, Ana Polic

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